Lupus en 100 questions

Les 100 questions

3. MIEUX COMPRENDRE comment prendre en charge un lupus ?

59. Quels sont les principaux effets indésirables à craindre en cas de prise prolongée d’immunosuppresseurs ?

Dernière mise à jour : 30-12-2010

Les immunosuppresseurs ont des effets indésirables multiples, dont certains diffèrent selon l’immunosuppresseur. Il faut toujours se reporter à la fiche d’information disposée dans la boîte du médicament, et demander avis à son médecin traitant au moindre doute. Le risque d’infection
L’effet indésirable le plus à craindre lors de la prescription d’un immunosuppresseur est l’augmentation du risque infectieux. Ce risque est directement lié au mécanisme d’action des immunosuppresseurs, qui diminuent le nombre et l’activité de globules blancs. Ces globules blancs sont la principale cible thérapeutique des immunosuppresseurs au cours du lupus, car ils sont trop activés au cours du processus auto-immun qui sous-tend cette maladie. Le problème est que les immunosuppresseurs, non- spécifiques le plus souvent, diminuent le nombre des globules blancs, sans faire la différence entre les « bons » globules blancs, qui protègent contre les infections, et les « mauvais », qui sont « responsables » du lupus. Ce risque est particulièrement important avec le cyclophosphamide intraveineux.
Le risque de baisse du taux de cellules sanguines Les immunosuppresseurs inhibent la prolifération des cellules qui se multiplient rapidement, comme les globules blancs. Ils peuvent, de ce fait, bloquer la croissance d’autres composants du sang et favoriser l’apparition d’une anémie (diminution des globules rouges) ou d’une thrombopénie (diminution des plaquettes). Ce risque justifie la surveillance régulière de l’hémogramme (dosage du nombre des globules blancs, rouges et des plaquettes dans le sang).
Le risque de stérilité est à prendre en considération pour le cyclophosphamide. Ce risque est d’autant plus important que la quantité totale de cyclophosphamide reçue est élevée et que la patiente est âgée lors du début du traitement. Une utilisation raisonnée en fonction de l’âge de la patiente et certains médicaments permettent de diminuer ce risque.
Le risque de cancers (lymphomes et cancers solides) est un risque à long terme qu’il faut prévenir. Plusieurs mécanismes sont en cause : diminution des défenses de l’organisme contre les cellules cancéreuses ou contre certains virus qui facilitent le processus de cancérisation (lymphomes induits par le virus d’Epstein- Barr) ; toxicité directe de l’immunosuppresseur ou de certains de ces catabolites (cancers vésicaux favorisés par un catabolite du cyclophosphamide).

A retenir

L’effet indésirable le plus préoccupant, dans la prise d’immunosuppresseur, est l’augmentation du risque infectieux qui est lié directement au mécanisme d’action de ces molécules (diminution des
globules blancs). Les immunosuppresseurs bloquent aussi la croissance de certains composants du sang, en inhibant la croissance des cellules à prolifération rapide, et donc favorisent l’apparition d’une anémie (diminution des globules rouges) ou d’une thrombopénie (diminution des plaquettes). Ce risque justifie la surveillance régulière de l’hémogramme (compte des globules blancs, rouges et des plaquettes dans le sang). Enfin, sur le long terme les immunosuppresseurs peuvent exposer à un sur-risque de cancer hématologiques (lymphome) ou solides.
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