Sclérodermie Systémique en 100 questions

Les 100 questions

3. 1. Mieux comprendre comment prendre en charge une sclérodermie systémique - Comment soulager les principaux symptômes ?

52. Comment traiter les symptômes digestifs ?

Dernière mise à jour : 01-01-2016

Les troubles digestifs sont extrêmement fréquents au cours de la sclérodermie systémique. Il peut s’agir de difficultés de la mastication ou de la déglutition liées au syndrome sec (cf. question 23).
Il peut s’agir de reflux gastro-œsophagiens, de difficultés à avaler, de lenteur de digestion, de constipation voire de diarrhées, parfois de difficultés à contrôler les selles.

• Le reflux gastro-œsophagien peut être limité par des mesures simples telles que fractionner les repas, réduire ou arrêter le tabac, la consommation d’alcool, le café, les boissons gazeuses, le thé et les aliments épicés ou trop gras, éviter de s’allonger dans les 3 heures après un repas, éviter de porter des vêtements trop serrés à la taille. La tête du lit peut être surélevée. Les médicaments bloquant l’acidité gastrique (inhibiteurs de la pompe à protons (IPP)) sont utilisés en première ligne pour soulager les symptômes de brûlures d’estomac et de reflux acide. (cf. Annexe 6).

Il est très important, en cas de persistance de symptômes de reflux malgré un traitement par IPP, d’associer un traitement anti-reflux qui idéalement sera pris 30 minutes avant chaque repas (métopimazine, métoclopramide, dompéridone).

• L’atteinte de l’estomac peut, en cas d’anomalie de la vidange (gastroparésie), peut nécessiter un fractionnement des repas. Souvent cela ne suffit pas et justifie l’utilisation d’un traitement par érythromycine à petite dose. L’érythromycine est un antibiotique qui à faible dose a la propriété d’accélérer la vidange de l’estomac.

• Une atteinte du petit intestin (intestin grêle) peut être à l’origine d’une pseudo-occlusion intestinale chronique et justifier la prescription d’octréotide. Ce médicament s’administre par voie sous cutanée en une ou deux injections par jour à faible dose (au maximum 100 µgrammes par jour). Il ne faut surtout pas opérer un patient sclérodermique qui présenterait un tableau d’occlusion.

• En cas de malabsorption, liée à une pullulation des bactéries dans un intestin trop peu mobile, le traitement fait appel à une antibiothérapie en cures alternées qui permet de faire disparaitre la diarrhée.

• En cas de dénutrition, il faut privilégier les compléments nutritionnels oraux. Une prise en charge nutritionnelle spécialisée peut être nécessaire en cas de dénutrition sévère.

• Une atteinte du gros intestin (colon) peut être à l’origine d’une alternance de diarrhée et constipation et justifier l’utilisation de laxatifs.

• En cas d’incontinence anale, en l’absence d’autre cause qu’une atteinte ano-rectale associée à la sclérodermie systémique, une rééducation par « biofeedback » peut être proposée.

À retenir

Le traitement du reflux gastro-œsophagien repose sur des règles hygiéno-diététiques et posturales simples et sur l’utilisation des médicaments inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) le plus souvent en association à des anti-reflux.
Une paralysie de l’estomac peut justifier la prescription d’érythromycine à faible dose, qui accélère la vidange de l’estomac.
Une atteinte de l’intestin grêle peut justifier l’utilisation d’octréotide à faible dose par voie sous cutanée en cas de constipation tenace ou d’antibiotiques en cures séquentielles en cas de pullulation microbienne associée.
Une atteinte du colon peut justifier l’utilisation de laxatifs.
Une incontinence anale peut justifier une rééducation ano-rectale.
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