Lupus en 100 questions

Les 100 questions

3. MIEUX COMPRENDRE comment prendre en charge un lupus ?

61. Comment gérer un traitement anticoagulant et antiagrégant ?

Dernière mise à jour : 30-12-2010

Au cours du lupus, en cas de thromboses (caillot dans un vaisseau veineux ou artériel) notamment dans le cadre d’un syndrome des anticorps anti-phospholipides, un traitement anticoagulant peut vous être prescrit.
Comment gère-t-on ce traitement habituellement ?
Dans un premier temps on utilise une anticoagulation à base d’héparine (le plus souvent de bas poids moléculaire (HBPM)) qui agit très rapidement.
L’HBPM se fait par injection uni ou biquotidienne. Très souvent cette HBPM sera relayée par médicament anticoagulant qu’on peut prendre par voie orale et qui appartient à la famille des antivitamines K (AVK) comme le Sintrom®, la Coumadine® ou le Previscan®. Ces médicaments agissent en bloquant la synthèse de certaines protéines de la coagulation. Leur effet anticoagulant est donc différé. En raison du temps de latence de l'action anticoagulante des AVK, l'héparine doit être maintenue à dose inchangée pendant toute la durée nécessaire, c'est-à-dire jusqu'à ce que l'INR soit dans la zone thérapeutique recherchée 2 jours consécutifs. Du fait d'une importante variabilité interindividuelle, la posologie d'AVK est strictement individuelle. Le test biologique qui permet la surveillance et l’adaptation de la posologie des AVK est la mesure du temps de Quick exprimé en INR. Le temps de Quick permet d'explorer les facteurs de la coagulation II, VII, X qui sont déprimés par les AVK. L'INR ou International Normalized Ratio est un mode d'expression du temps de Quick, qui tient compte de la sensibilité du réactif (thromboplastine) utilisé pour réaliser le test. Ce mode d'expression réduit les causes de variabilité interlaboratoire et permet une meilleure surveillance du traitement que l'ancien taux de prothrombine (TP). En dehors de tout traitement par AVK, l'INR d'un sujet normal est de 1.
La dose initiale, toujours probatoire, doit être aussi proche que possible de la dose d'équilibre. La dose d'équilibre sera déterminée en adaptant la dose initiale en fonction de l'INR. En pratique, on peut commencer par 1 comprimé. Le premier INR de contrôle doit s'effectuer dans les 48 heures ± 12 après la première prise d'AVK, pour dépister une hypersensibilité individuelle.
Le deuxième contrôle s'effectue en fonction des résultats du premier INR, pour apprécier l'efficacité anticoagulante (selon les cas, entre 3 et 6 jours après la première prise).
Les contrôles ultérieurs doivent être pratiqués tous les 2 à 4 jours jusqu'à stabilisation de l'INR, puis avec un espacement progressif jusqu'à un intervalle maximal de 1 mois (INR/mois).
L'équilibre du traitement n'est parfois obtenu qu'après plusieurs semaines.
Après un changement de posologie, le premier contrôle doit être fait 2 à 4 jours après une modification de dose ; les contrôles doivent être répétés jusqu'à stabilisation tous les 4 à 8 jours. Au cours du Syndrome des Anticorps Antiphospholipides, l'INR cible est de 2,5 en cas de thrombose veineuse et de 3 à 3,5 en cas de thrombose artérielle. Lorsqu’on se coupe, dans un premier temps des éléments du sang appelés les plaquettes s'agrègent (comme des briques) et colmatent la brèche vasculaire.
Les traitements antiagrégants dont le chef de file est l’aspirine à faible dose, empêche la formation du « clou plaquettaire ». Ces traitements agissent immédiatement et pour l'aspirine jusqu’à 10 jours après son arrêt. Le traitement antiagrégant ne nécessite pas de surveillance biologique. La dose initiale est le plus souvent la dose d'équilibre (souvent inférieure à 100 mg pour l’aspirine).
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