Vaccinations en 100 questions

Les 100 questions

5. 2. Mieux comprendre la vaccination chez le patient immunodéprimé - Patients immunodéprimés : quand et comment se faire vacciner ?

85. Doit-on arrêter un traitement immunosuppresseur et/ou une biothérapie avant l'administration du vaccin et combien de temps avant ?

Dernière mise à jour : 30-09-2016

Oui si le vaccin est un vaccin vivant et Non s'il s'agit d'un vaccin inactivé ou d'un vaccin recombinant. En fait, la réponse mérite d'être nuancée.

 

• Si le vaccin se fait avec microbe vivant comme avec le virus de la fièvre jaune ou le bacille de Calmette-Guérin (mycobactérie du BCG), tout malade ayant un traitement immunosuppresseur doit arrêter ce traitement pour éviter une complication du vaccin. Ces complications existent même si elles sont rares. Des recommandations d'arrêt obligatoire sont définies par des recommandations internationales et nationales disponibles pour tous. Il n'est pas possible de détailler toutes les situations car le délai d'arrêt du médicament dépend de la molécule, en particulier de sa durée d'action qu'on appelle "demi-vie". Si la durée d'action de ce médicament immunosuppresseur est longue, le traitement doit être arrêté plusieurs semaines avant la vaccination avec un microbe vivant (voir tableau synthétique).

 

• Il est possible de vacciner un sujet immunodéprimé, mais seulement avec un vaccin inactivé ou recombinant. Si l'on vaccine un patient traité par un immunosuppresseur (quel qu'il soit), on s'expose à un risque de mauvaise réponse vaccinale (quel que soit le vaccin). Selon l'immunosuppresseur et l'intensité et la durée d'immunosuppression, il y a un risque que le malade ne s'immunise pas contre le vaccin et donc qu'il ne soit pas protégé. En conséquence, idéalement même avec un vaccin "non vivant" il est fortement recommandé d'effectuer la vaccination si possible avant le traitement immunosuppresseur ou à un moment où cette immunosuppression est la plus faible possible. En cas de nécessité par exemple de vaccination contre le pneumocoque (avec un vaccin utilisant des antigènes, c'est-à-dire des protéines "non vivantes" de la bactérie), il est préférable d'effectuer le vaccin même si le traitement immunosuppresseur a déjà débuté car on donne une chance supplémentaire au patient d'être protégé contre les infections à pneumocoque, le plus souvent pulmonaires, et parfois très sévères.

 

              Les règles d'arrêt des traitements immunosuppresseurs et des biomédicaments sont récapitulées dans un tableau ci-joint. Quoiqu'il en soit, cette décision doit être prise impérativement, sans exception, en accord, avec vos médecins.

A RETENIR

• Il faut arrêter un traitement immunosuppresseur avant l’utilisation d’un vaccin vivant plusieurs semaines avant la vaccination. Le délai doit être discuté avec votre médecin.

• Pour donner le plus de chance à une vaccination d’être efficace, il faut vacciner avant l’immunosuppression ou quand elle est la plus faible possible.

• Avec un vaccin « non vivant », il est préférable de vacciner même s’il y a une immunosuppression pour réduire si l’on peut le risque d’infection notamment contre la grippe ou le pneumocoque
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