Gougerot Sjögren en 100 questions

Les 100 questions

3. 4. Mieux comprendre comment prendre en charge un SGS - À quoi sert la cortisone ?

66. Quelles mesures alimentaires permettent de lutter contre les complications de la cortisone ?

Dernière mise à jour : 27-09-2012

La cortisone est un excellent médicament anti-inflammatoire, mais qui expose à un certain nombre de risques, dits « métaboliques », comme la fonte musculaire, l’ostéoporose et les anomalies des « graisses » (dyslipidémie). Pour lutter contre ces complications, différentes mesures diététiques sont nécessaires : 
 • Avoir un régime riche en protéines pour lutter contre la fonte musculaire, en association à une activité physique régulière.
 • Suivre un régime pauvre en graisses animales (charcuteries, crème), au profit de « bonnes graisses » (huiles végétales), et un régime peu sucré, en évitant les sucres masqués en particulier (jus de fruits, sodas, confiseries) afin de réduire le risque de « dyslipidémie » et donc d’athéromatose.
 • Suivre un régime peu salé, car la cortisone « retient » le sel (ce qui peut éventuellement favoriser l’apparition d’une hypertension artérielle), mais riche en potassium, dont l’élimination est facilitée par la cortisone.
 • Avoir un régime alimentaire riche en calcium avec un apport suffisant en vitamine D pour limiter le risque d’ostéoporose (en complément de l’activité physique). La vitamine D peut être normalement apportée par l’alimentation et l’ensoleillement (car elle est synthétisée par la peau sous l’effet du soleil) mais il est souvent nécessaire d’envisager une supplémentation en vitamine D (par exemple une ampoule d’Uvédose® tous les 3 mois pendant l’hiver). L’apport recommandé en calcium est de 1200 mg/jour, soit 4 portions de produits laitiers par jour. En complément des laitages et les fromages riches en calcium, mais aussi riches en graisses, certaines eaux minérales peuvent permettre d’améliorer la ration calcique. Les eaux Hépar, Contrex et Vittel sont riches en calcium et sont peu salées. En revanche, des eaux comme Vichy St Yorre très salées sont déconseillées en cas de prise de cortisone. En cas de corticothérapie prolongée, il faudra un véritable suivi médical avec un dépistage du risque d’ostéoporose (par une densitométrie osseuse) et, éventuellement, un traitement médical préventif de l’ostéoporose, le plus souvent par une molécule de la famille des bisphosphonates. Ces médicaments permettent de réduire le risque de dégradation osseuse. Les recommandations de l’AFSSAPS de décembre 2007 cf annexe 7 n’interdisent pas la pose d’implant en cas de prise de bisphosphonates par voie per os. Il est licite de prendre des précautions si la prise de bisphosphonates est supérieure à 3 ans. Le risque de nécrose osseuse liée aux bisphosphonates après pose d’implants est extrêmement faible et ne se manifeste qu’en cas de réintervention pour dégager un implant enfoui. La seule contre-indication est la prise à long terme de bisphosphonates par voie intraveineuse où la disponibilité et l’imprégnation osseuse sont bien supérieures aux bisphosphonates par voie per os.
Pour en savoir plus sur les Recommandations sur la prise en charge bucco-dentaire des patients traités par bisphosphonates éditées par l’AFSSAPS en décembre 2007 : www.afssaps.fr/Infos-de-securite/ Lettres-aux-professionnels-desante/ Recommandations-sur-laprise- en-charge-bucco-dentairedes-patients-traites-par-biphosphonates/ 

À retenir

La prise de cortisone, surtout à forte dose, justifie un régime alimentaire adapté, c’est-à-dire :
 • Riche en protéines, pour lutter contre la perte musculaire
 • Riche en potassium, pour limiter la perte de « sels » par le rein
 • Riche en vitamines et en calcium, pour lutter contre l’atteinte osseuse (ostéoporose induite par la cortisone)
 • Pauvre en graisses et en sucres, pour lutter contre le risque de maladie cardiaque et de diabète
 • Pauvre en sel, pour éviter de prendre du poids et de faire une hypertension artérielle
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