Dernière mise à jour : 14-01-2023
Pendant la période de sevrage ou en cas d’arrêt brutal intempestif de la corticothérapie, il existe un risque d’insuffisance surrénalienne. Les corticoïdes pris quotidiennement pendant plusieurs mois, voire années vont bloquer la fabrication des corticoïdes naturels par les glandes surrénales (petites glandes situées au-dessus des reins). À l’arrêt du traitement par corticoïdes, il faudra quelques semaines et souvent quelques mois, avant que les glandes surrénales ne reprennent leurs fonctions normales. Il y a donc un risque d’être en insuffisance de corticoïdes naturels, c’est ce que l’on dénomme une insuffisance surrénalienne. Ce risque apparait en général lorsque l’on baisse les doses en dessous de 5 à 7 mg/j d’équivalent de prednisone chez l’adulte, soit environ 0.2 mg/kg chez l’enfant.
Cette complication est très rare (<1% des cas) et grave, mais évitable. Ceci amène certains praticiens à proposer d’associer de l’hydrocortisone à la corticothérapie lors du sevrage en dessous de 5 mg/j ou de substituer celle-ci par de l’hydrocortisone. L’hydrocortisone est un glucocorticoïde naturel d’une demi-vie plasmatique plus courte que la prednisone qui facilite le rétablissement de la sécrétion de corticoïdes naturelle par les glandes surrénales. D’autres ralentissent fortement la diminution des doses de corticoïdes à compter de 5mg/j, qui se fera mg par mg par paliers prolongés, en général supérieurs à 10j, jusqu’à l’arrêt complet. Il convient dans tous les cas de bien connaître les signes d’insuffisance surrénale et de consulter en urgence au moindre doute.
Les symptômes d’insuffisance surrénalienne sont en général frustes, et comprennent de la fatigue inhabituelle, des douleurs abdominales, une perte de poids, des vomissements. La révélation d’une insuffisance surrénale peut se faire brutalement à l’occasion d’une situation de stress comme une infection sévère, un geste chirurgical, une anesthésie. Les patients doivent être informés qu’il est nécessaire de consulter en urgence en cas de survenue de troubles digestifs avec douleurs abdominales ou vomissements en période de sevrage en corticoïdes, lorsque les doses sont inférieures à 5 mg/j d’équivalent de prednisone.
Ne jamais arrêter de façon brutale et intempestive une corticothérapie prise au long cours car il y a risque d’insuffisance surrénale lente ou aiguë en situation de stress, dès lors que la corticothérapie quotidienne est inférieure à 5 mg/j d’équivalent de prednisone. Il s’agit d’une situation réversible, facilement corrigée par l’hydrocortisone donnée par voie orale ou intraveineuse si nécessaire.