Lupus (edition 2024) en 100 questions

Les 100 questions

3. 2. Mieux comprendre comment prendre en charge un Lupus - A quoi sert la cortisone ? 

50. Quelles mesures diététiques permettent de lutter contre les complications de la cortisone ?

Dernière mise à jour : 11-11-2024

La cortisone est un excellent anti-inflammatoire, mais elle expose à un certain nombre de risques dits « métaboliques », tels que la perte musculaire, l'ostéoporose et les « anomalies des graisses » (dyslipidémie). Pour lutter contre ces complications, plusieurs mesures diététiques sont nécessaires.

  • Limiter les sucres rapidement absorbés (sucres pour le café ou le thé, bonbons, pâtisseries...) : ne vous privez pas de tout mais limitez les sucres rapidement absorbés. Une pâtisserie, par exemple, est possible une fois par semaine.

  • Éviter les sucres cachés (jus de fruits, sodas, confiseries) et l'excès de féculents (pain, pâtes, riz, pommes de terre...) pour réduire le risque de « dyslipidémie » et donc d'athéromatose.

  • Avoir un régime protéiné équilibré pour lutter contre la fonte musculaire, en association avec une activité physique régulière.

  • Limiter les graisses animales (charcuteries, crème…) et les remplacer par de « bonnes graisses » (huiles végétales).

  • Suivre un régime pauvre en sodium (en cas d'atteinte rénale) mais riche en potassium, car la cortisone facilite son élimination. En ce qui concerne le pain, bien qu'il soit riche en sucres lents, il contient également du sel. Il n'est pas recommandé d'utiliser du pain sans sel, mais de limiter le pain à 4 ou 5 tranches standard au maximum par jour.

  • Avoir une alimentation riche en calcium avec un apport suffisant en vitamine D pour limiter le risque d'ostéoporose (en complément de l'activité physique). La vitamine D peut normalement être apportée par l'alimentation et le soleil (car elle est synthétisée par la peau sous l'effet du soleil). Dans le cas du lupus, l'exposition au soleil étant souvent déconseillée, il est préférable d'envisager une supplémentation en vitamine D (par exemple, 50.000 UI de cholécalciférol par mois, au moins pendant l'hiver). L'apport recommandé en calcium est de 1200 mg/jour, soit 4 portions de produits laitiers par jour. En plus des produits laitiers et des fromages, riches en calcium mais aussi en graisses, certaines eaux minérales peuvent améliorer l'apport en calcium (Hépar, Contrex et Vittel). Certaines eaux sont riches en calcium (calcium > 150 mg/l) et contiennent très peu de sel (sodium entre 0 et 15 mg/l). Mais attention, certaines eaux sont salées (sodium > 150 mg/l) ou très salées (sodium jusqu'à 1700 mg/l) et sont déconseillées en cas de prise de cortisone (Vichy St Yorre).

En cas de corticothérapie prolongée, un véritable suivi médical sera nécessaire, comprenant un interrogatoire pour évaluer le risque de fracture osseuse, un dépistage de la fragilité osseuse (par ostéodensitométrie) et, éventuellement, chez l'adulte, un traitement médical préventif de l'ostéoporose, utilisant le plus souvent une molécule de la famille des bisphosphonates. Ces médicaments permettent de réduire le risque de dégradation de l'os.

* Le sodium, dont le symbole est Na (du latin natrium) est un minéral présent dans les aliments et dans le sel de table

A RETENIR

La prise de cortisone, surtout à forte dose, justifie un régime adapté, c'est-à-dire :
• Équilibré en protéines, pour lutter contre la perte musculaire
• Riche en potassium, pour limiter la perte de « sels » par les reins
• Riche en vitamines et en calcium, pour lutter contre les dommages osseux (ostéoporose induite par la cortisone)
• Faible teneur en graisses et en sucres, pour lutter contre la prise de poids, le risque de maladies cardiaques et le diabète
• Faible teneur en sel en cas de fortes doses de corticostéroïdes pour éviter l'hypertension artérielle.

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