Dernière mise à jour : 26-11-2020
L’efficacité d’une prothèse dépend :- de la bonne position des pièces ;- de l’intégrité et de l’équilibre de la musculature, car les deux pièces complémentaires sont emboîtées l’une dans l’autre et maintenues par le tonus musculaire.Pour mettre en place les éléments synthétiques d’une prothèse, il faut donc “entrer” dans l’articulation de la hanche. L’accès à l’articulation peut être obtenu en suivant différents “chemins”, nommés encore “voies d’abord” chirurgicales :
- Les voies trans-musculaires impliquent des sections (partielles ou complètes) de certains muscles de la hanche. Ces voies trans-musculaires ont l’avantage de vous permettre de remarcher sans canne très rapidement et d’autoriser une complète autonomie dès les premiers jours. Le principal inconvénient de cette voie d’abord est le risque d’affaiblir la musculature, de favoriser la luxation (déboîtement) et d’affaiblir le tonus musculaire en cas de nouvelle intervention (reprise de prothèse) ; - Les voies trans-osseuses : pour mettre en place la prothèse totale de la hanche, certains chirurgiens préfèrent exposer l’articulation sans sectionner les muscles qui assurent le jeu de l’articulation. Ils utilisent une voie à travers l’os, plutôt qu’une voie à travers les muscles, en détachant une partie de l’intégralité du trochanter sur lequel s’attachent les principaux muscles de la hanche (on parle de « trochantérotomie »). Le trochanter ainsi relevé permet une excellente exposition de l’articulation, sans aucune section musculaire. En fin d’intervention, il est remis en place et fixé à l’aide de fils métalliques. Après l’intervention, il est nécessaire de marcher avec une ou deux cannes anglaises pendant quelques semaines (des consignes précises sont données par votre chirurgien) pour soulager l’appui sur la hanche opérée et laisser le trochanter se consolider. Un appui trop précoce peut « arracher » le trochanter insuffisamment cicatrisé (pseudarthrose) et nécessiter une nouvelle opération pour le fixer à nouveau.L’avantage de cette voie trans-osseuse est le respect intégral des muscles situés autour de l’articulation (avec un taux très faible de luxation), et de ce fait la réduction des interdits dans la vie quotidienne (possibilité de s’accroupir, croiser les jambes, avoir des activités sportives variées, etc.) et la conservation de bons muscles en cas de reprise ultérieure de prothèse de la hanche.
- Les mini-voies d’abord de la hanche (chirurgie mini-invasive/mini-abord)Il s’agit d’intervention qui préservent les muscles et les structures osseuses. Elles imposent des aménagements techniques et de matériels afin de pouvoir poser les implants de façon optimale comme avec une voie d’abord classique. Elles permettent une récupération plus rapide. Elles ne peuvent pas être utilisées dans tous les cas, notamment pour les reprises de prothèse de hanche.
À l’hôpital Cochin, le choix de la voie d’abord est avant tout guidé par les impératifs techniques et anatomiques du patient ; même si nous utilisons, actuellement, plutôt les voies antérieures mini-invasives, il faut retenir que nous proposons des prothèses totale de la hanche « sur mesure » et non du « prêt à porter ».