Arthrose en 100 questions

Les 100 questions

2. Prise en charge de l'arthrose

13. Comment évaluer la sévérité symptomatique de l'arthrose ?

Dernière mise à jour : 30-11-2000

L'arthrose est responsable de trois gènes potentielles pour le/la malade :
- la douleur (gêne douloureuse) ;
- la gêne fonctionnelle ;
- la gêne esthétique.

Une femme, qui souffre d'une arthrose des doigts, pourra ressentir une gêne esthétique parfois très importante. Elle est très variable d'une personne à l'autre et dépend de nombreuses composantes notamment psychologiques et socio-culturelles.

La douleur peut s'apprécier de diverses manières. Il semblerait que l'utilisation systématique d'une échelle visuelle analogique (cf. Annexe 1) ait plusieurs intérêts :
- son utilisation a démontré son intérêt dans les études de recherche clinique pour évaluer l'effet des médicaments.
- des études récentes suggèrent que son utilisation en pratique quotidienne pourrait être également utile. Cette utilité vient des possibles différences d'appréciation de l'intensité de la douleur par le médecin en fonction de sa propre personnalité et de celle du patient. Le recours systématique à une quantification, par le patient, de sa douleur entre 0 à 100, où 0 représente l'absence de douleur et 100 la douleur la plus importante possible, ne permet plus au médecin "d'interpréter" l'intensité de la douleur du patient en fonction de sa personnalité et du discours du patient.
L'utilisation de cette échelle est largement recommandée par les experts qui s'occupent de la prise en charge de la douleur. Personnellement nous y sommes également très favorables.

La gène fonctionnelle peut également s'apprécier de diverses manières. On peut le faire par un dialogue non dirigé entre le patient et l'équipe soignante.
On peut également avoir recours à des questionnaires standardisés dont plusieurs exemples, en fonction de la localisation de l'arthrose, sont fournis en Annexe 2.
Comme pour la douleur, le recours à ces questionnaires a largement démontré son intérêt dans les études de recherche clinique pour apprécier notamment l'effet des traitements. Comme pour la douleur, nous sommes également très favorables à leur utilisation en pratique quotidienne afin de pouvoir quantifier cette gène et faciliter le dialogue malade-équipe soignante car, souvent, l'analyse des réponses aux questions précises peut orienter le traitement et notamment la rééducation.

ATTENTION !!!
Il faut rappeler ici que la sévérité symptomatique d'une arthrose peut rendre compte tout aussi bien d'une poussée inflammatoire de la maladie que d'une arthrose structuralement évoluée.
En d'autres termes, une gêne très importante à monter les escaliers en cas d'arthrose du genou peut se voir aussi bien chez un patient à un stade évolué de la maladie où le cartilage a complètement disparu que chez un patient à un stade précoce de la maladie où le cartilage est encore présent mais dont la maladie est en phase de poussée inflammatoire.

À retenir

La sévérité symptomatique de l'arthrose s'évalue essentiellement sur le niveau de gêne douloureuse et fonctionnelle.
Au mieux, on la quantifie grâce à des échelles standardisées (échelle visuelle analogique pour la douleur, questionnaire pour la gêne fonctionnelle). Cette sévérité symptomatique peut être liée soit à une maladie structuralement évoluée soit à une maladie en poussée inflammatoire.
La cause de la gêne symptomatique est importante à connaître car le traitement sera différent.
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