Dernière mise à jour : 09-11-2022
Avant de répondre à cette question, il faut savoir que toutes les études menées par les firmes pharmaceutiques pour développer leur médicament ont systématiquement exclu les patientes/patients à risque de grossesse. Le résultat est que nous n’avons que peu d’informations. Toutefois, certains tests de laboratoire ou chez l’animal peuvent nous faire craindre une toxicité particulière pour le fœtus (c’est le cas du méthotrexate et du léflunomide). à l’inverse, l’utilisation par un grand nombre de femmes enceintes a fait que l’on « accepte » l’idée d’utilisation d’un médicament pendant la grossesse (c’est le cas de la salazopyrine et des corticoïdes).Dans ce contexte, il est bien difficile de donner une réponse ferme car, comme on peut s’en douter, la prudence est de mise dans ce domaine, en sachant que si, par malheur, un enfant naissait avec une malformation, le doute porterait immédiatement sur le médicament pris au début ou pendant la grossesse alors que cela peut être malheureusement dû au risque incompressible de survenue des malformations observées dans la population générale (de l’ordre de 3%).
Trois sources de renseignements possibles :
Pour être plus pratique, on peut résumer la situation de la manière suivante :- le paracétamol peut être utilisé,- les anti-inflammatoires non stéroïdiens ne doivent pas être utilisés après le 5ème mois de grossesse,- les corticoïdes peuvent être utilisés- pour les traitements de fond conventionnels, la salazopyrine peut être utilisée mais pas le méthotrexate, ni le léflunomide,- pour les thérapeutiques ciblées, on préfère les arrêter et ne pas les utiliser pendant la grossesse. Toutefois, si nécessaire, on peut avoir recours aux anti-TNF et notamment au certolizumab et à l’étanercept.
Pour savoir quel médicament prendre ou ne pas prendre pendant la grossesse, on peut- vérifier s’il existe une vignette appelant à la sécurité d’emploi sur la boîte des médicaments,- s’informer sur le site du CRAT,- lire les recommandations des sociétés scientifiques savantes… et surtout en discuter ouvertement avec son rhumatologue dès le désir de conception.