Uvéites en 100 questions

Oui. Et à plusieurs niveaux (tableau 1).

• Au niveau des symptômes de l'uvéite : les uvéites du petit enfant, et en particulier celles liées à l’arthrite juvenile idiopathique (AJI) passent inaperçues, car l’œil reste blanc et indolore malgré l'inflammation potentiellement sévère. Les uvéites chez l'adulte sont plus souvent accompagnées d'un œil rouge et douloureux mais pas toujours.
• Au niveau des causes potentielles des uvéites : les uvéites chez l'enfant sont le plus souvent idiopathiques ou liées à l'AJI. Les autres causes, plus rares, figurent dans le tableau 2.

Chez l'adulte, lorsqu’une cause est retrouvée, presque 70% d’entre elles sont représentées par les virus herpès, les spondylarthrites (11%), les uvéites à HLA B27 (22%), et la sarcoïdose. Près de la moitié des uvéites restent idiopathiques malgré tous les bilans réalisés.

• Au niveau du traitement de l'uvéite : ce qui différencie l'uvéite de l'enfant de celle de l'adulte est essentiellement le délai de recours aux traitements de fond « épargneurs de corticoïdes » (cf. question 52). Les traitements de fond seront proposés plus rapidement chez l’enfant, devant une uvéite grave, notamment avec retentissement sur l’acuité visuelle, pour limiter la durée de leur exposition aux corticoïdes généraux inducteurs de prise de poids et d’arrêt de croissance en taille, ainsi que l’exposition aux corticoïdes par voie locale dont les fortes doses répetées et prolongées peuvent induire cataracte et glaucome. D’autre part, la prévention de l'amblyopie chez l'enfant est essentielle et nécessite un suivi régulier chez l'ophtalmologue, l'orthoptiste, notamment si l'enfant a été opéré d’une cataracte secondaire à l'uvéite.