Uvéites en 100 questions

Chez l'enfant, il faut comme chez l'adulte vérifier avec l’aide de l’ophtalmologiste qu’il ne s’agit pas d’une uvéite antérieure liée à une infection, en 1er lieu à virus herpès, même si cette infection est beaucoup plus rare chez l’enfant que chez l’adulte.

En l’absence d’infection :

• Dans la moitié des cas, il s’agit d’uvéites antérieures d’enfants atteints d’AJI (cf. annexe 4). Ces uvéites ont une évolution chronique, en général sans douleur ni rougeur de l'œil (on parle d'uvéite chronique "à œil blanc" très spécifique chez l’enfant). Ce type d'uvéite concerne environ 20% des enfants avec AJI, principalement ceux qui débutent leur AJI avant l’âge de 6 ans, dans une forme oligoarticulaire ou polyarticulaire (plus de 4 articulations touchées) avec facteurs antinucléaires et sans facteurs rhumatoïdes ou une forme d’AJI avec psoriasis. Le risque d’uvéite est maximal la première année de l’AJI et devient plus faible àpartirdela5eannéed’évolution. De ce fait, tout enfant qui débute ce type d'arthrite fait l'objet d'une surveillance ophtalmologique systématique, avec un examen tous les 3 mois pendant 5 ans pour détecter une éventuelle uvéite. Dans 3/4 des cas, les 2 yeux sont touchés dans l'année qui suit l'atteinte du premier œil.
• Dans l’autre moitié des cas, les uvéites antérieures de l’enfant sont idiopathiques.

Beaucoup plus rarement, certaines uvéites antérieures de l'enfant peuvent se voir dans le contexte

• d'une maladie inflammatoire granulomateuse (i) systémique comme la sarcoïdose, (ii) du tube digestif comme la maladie de Crohn,
• des AJI liées aux enthésites (spondyloarthrites juvéniles) chez des adolescents, qui peuvent faire comme les adultes des uvéites antérieures aiguës avec photophobie, douleur et rougeur de l'œil,
• d’un syndrome TINU qui associe une uvéite antérieure et une atteinte rénale souvent chez une adolescente.