Lupus (edition 2024) en 100 questions

Plusieurs aspects très différents doivent être envisagés.

• Certains médicaments sont des inducteurs potentiels de lupus (cf. question 3). Chez des personnes prédisposées génétiquement, leur prise prolongée peut déclencher un lupus induit, qui guérit le plus souvent après arrêt du médicament. Il semblerait donc logique d’interdire ces médicaments chez les malades atteints d’un lupus « spontané » (de cause inconnue), par crainte de l’aggraver. En fait, pour la plupart de ces médicaments inducteurs, un tel risque est pratiquement nul. Vous pouvez donc prendre sans crainte votre traitement contre l’hypertension ou l’excès de cholestérol. En revanche, les médecins éviteront de vous prescrire de la carbamazépine ou de la minocycline, sauf s’il n’y a pas de traitement alternatif.

• Les pilules contraceptives contenant des œstrogènes, même faiblement dosés, ne sont pas des inducteurs de lupus, mais elles peuvent l’aggraver. Elles sont donc contre-indiquées, en particulier en cas de présence d’anticorps, compte tenu du surrisque de thrombose.

• En cas d'atteinte rénale active, les anti-inflammatoires non-stéroïdiens (AINS) peuvent parfois déclencher très vite de violents maux de tête et, dans certains cas, une méningite « chimique » (sans microbe), en particulier chez les malades atteints de lupus. Ces médicaments, qui peuvent être délivrés sans ordonnance, sont donc contre-indiqués dans votre cas.

• Certains médicaments comme le phénobarbital (anti-épileptique) ou la rifampicine (anti-tuberculeux) accélèrent la destruction de la cortisone à l’intérieur du corps. S’ils doivent être employés, votre médecin augmentera donc préventivement votre dose de cortisone pour éviter une poussée du lupus.

• Enfin, si vous prenez un traitement anticoagulant oral, de nombreux médicaments risquent de déséquilibrer votre INR (International Normalised Ratio). Parlez-en avec votre médecin.