Dernière mise à jour : 11-11-2024
Les effets indésirables sont liés à la dose accumulée dans le corps et à la nature du produit utilisé. De plus, selon les individus, il existe une tolérance plus ou moins grande. Certaines personnes vont bien supporter de fortes doses, alors que d’autres vont avoir des effets secondaires, même à doses faibles. Il existe des moyens de prévenir, ou du moins de diminuer, l’intensité de ces inconvénients, appelés effets secondaires ou effets indésirables, dont les principaux sont les suivants :
Gonflement du visage, prise de poids : surtout en début de traitement et pour les fortes doses. Il est recommandé d’éviter de rajouter du sel, de limiter les sucres (aussi bien sucres rapides que lents présents dans les féculents : pâtes, pain, riz, pomme de terre, semoule…), de ne pas manger entre les repas et de ne pas augmenter sa ration alimentaire. Si cela survient, ce qui est loin d’être constant avec une bonne hygiène alimentaire, cela disparaît progressivement lorsque les doses de cortisone diminuent.
Hypertension artérielle : il est recommandé de contrôler régulièrement sa tension, surtout en cas d’atteinte rénale.
Risque infectieux augmenté : il est recommandé de mettre à jour le carnet vaccinal et d’éviter les contacts avec les sujets malades en période aiguë d’infection.
Chez des patients originaires de zone tropicale ou ayant séjourné de façon prolongée dans ces régions : la mise en route d’un traitement par cortisone peut « réveiller » des parasites présents dans l’organisme, comme, par exemple, l’anguillulose. Ce problème peut être prévenu par la prise d’un traitement antiparasitaire avant le début du traitement par cortisone.
Risque de diabète : contrôle régulier de la glycémie, surtout en début de traitement.
Risque à long terme de fragilité osseuse (ostéoporose) : il est recommandé de prendre régulièrement du calcium, de la vitamine D et parfois des médicaments qui favorisent la reconstruction osseuse, comme les bisphosphonates (surtout après la ménopause), et de faire du sport régulièrement.
Fragilité vasculaire cutanée : possibilité d’apparition de « bleus » lors des chocs (ecchymoses) et de vergetures.
Fonte de certains muscles : il est recommandé de faire régulièrement du travail musculaire et du sport.
Risque de cataracte et de glaucome : risque d’augmentation de la tension dans l’œil. Il est recommandé de faire un contrôle ophtalmologique annuel, avec mesure de la pression intra-oculaire. Ces risques sont plus importants lorsque la cortisone est donnée de façon très prolongée.
Contrairement à l’idée reçue, les corticoïdes n’ont pas d’effet néfaste sur l’estomac (à l’inverse des anti-inflammatoires non-stéroïdiens et de l’aspirine à dose forte). On rajoute cependant volontiers un protecteur gastrique en cas d’association corticoïde et aspirine utilisés à petite dose.
Au niveau cholique, les corticoïdes peuvent favoriser la surinfection de sigmoïdites diverticulaires. Enfin, il faut savoir qu’interrompre brutalement le traitement corticoïde comporte un risque d’insuffisance surrénalienne, surtout si ce traitement est pris depuis longtemps.
A RETENIR
Il ne faut jamais arrêter brutalement sa cortisone et il faut consulter son médecin afin qu’il décide avec vous d’une modification éventuelle du traitement, en cas d’effet particulièrement stressant :• Il existe des mesures simples pour éviter ou limiter les inconvénients de la cortisone au long cours• Un des objectifs essentiels, lorsqu’on prend de la cortisone au long cours, est d’atteindre au plus vite la dose minimale efficace
Comment éviter les effets indésirables de la cortisone ?
Prévenir la prise de poids et l’hypertension artériellePour éviter une hypertension artérielle, un régime « sans sel » est parfois proposé en cas de corticothérapie. En fait, le régime « pauvre en sel » ne s’adresse qu’aux patients recevant de fortes doses de cortisone (>15 mg/j). L’éviction simple des aliments salés (cacahuètes, chips...) s’avère la plupart du temps suffisante. Dans les autres cas (les plus fréquents), aucune restriction de sel n’est nécessaire.
Prévenir et traiter la perte de sel (potassium)Comme la cortisone fait perdre du potassium, un apport de potassium par la bouche est nécessaire durant la période où la cortisone est prescrite à dose moyenne ou forte (en général au-delà de 15 mg/j), mais cela dépend aussi des traitements associés. La perte de potassium est très rare chez l’enfant.
Prévenir le risque de diabète et d’anomalie du cholestérolPour éviter la prise de poids et d’éventuels troubles métaboliques (comme l’hypercholestérolémie, le diabète), il est habituel de proposer un régime pauvre en graisses et en sucres.
Prévenir le risque de fragilité osseuse (ostéoporose)Pour prévenir l’ostéoporose, un régime riche en calcium est conseillé. Les apports quotidiens recommandés en calcium sont la plupart du temps couverts par une alimentation équilibrée, sinon une prescription calcique complémentaire est nécessaire. Une prescription en vitamine D associée est souhaitable. La pratique régulière d’une gymnastique adaptée est également nécessaire, afin de stimuler les cellules osseuses et de tonifier les muscles. Ces prescriptions ne gênent pas la prise des médicaments efficaces contre le lupus. Enfin, pour lutter contre l’ostéoporose, en particulier après la ménopause, certains médicaments anti-ostéoporotiques, appelés bisphosphonates, peuvent être utiles et prescrits dès la mise en route d’un traitement par cortisone chez l'adulte.
Pour éviter les infections sévèresLe carnet vaccinal doit être à jour, la vaccination antipneumococcique est recommandée systématiquement chez les patients lupiques. Le vaccin antigrippal est également recommandé, notamment en cas de traitement immunosuppresseur ou en cas de projet de grossesse. Il faut consulter rapidement son médecin en cas de fièvre ou de symptômes évoquant une infection (toux, brûlures urinaires, éruption cutanée...). Les soins d’hygiène corporelle habituels (brossage des dents, toilette intime) doivent être draconiens, et l’utilisation de gel hydroalcoolique pour les mains peut être conseillée, surtout si un traitement par immunosuppresseurs est associé.
Pour éviter l’athérosclérose accéléréeIl n’y a pas de mesure spécifique en dehors de l’arrêt du tabac. Ce risque est d’autant plus important que la corticothérapie est associée à d’autres facteurs favorisants, comme l’obésité, l’hypercholestérolémie et/ou la ménopause. Ce sont sur ces facteurs, éventuellement associés entre eux, qu’il faut savoir agir le cas échéant (régime, médicaments pour baisser le taux de cholestérol) (cf. question 65). L’apprentissage de toutes ces mesures peut être acquis lors de séances d’éducation thérapeutique ou à l’occasion de la rencontre avec une diététicienne. Enfin, le meilleur moyen d’éviter les effets indésirables de la cortisone est d’utiliser la dose minimale efficace, et même d’arrêter ce traitement en cas de rémission. L’automédication doit être évitée.
Il existe des moyens simples pour essayer de prévenir les inconvénients de la cortisone.Il est souhaitable de les connaître et d’en discuter avec le médecin (qui pourra préconiser des examens de surveillance, voire un traitement médicamenteux), mais c’est dans la vie de tous les jours que ces mesures préventives doivent être appliquées (alimentation, activités physiques...).