Dernière mise à jour : 11-11-2024
Au cours du lupus, en cas de thromboses (caillot dans un vaisseau veineux ou artériel), notamment dans le cadre d’un syndrome des antiphospholipides, un traitement anticoagulant peut vous être prescrit.
Dans un premier temps, on utilise une anticoagulation à base d'Héparine, le plus souvent de Bas Poids Moléculaire (HBPM), qui agit très rapidement. L'HBPM se fait par injection uni ou biquotidienne. Très souvent, cette HBPM sera relayée par un médicament anticoagulant qu'on peut prendre par voie orale et qui appartient à la famille des antivitamines K (AVK) comme la warfarine.
Ces médicaments agissent en bloquant la synthèse de certaines protéines de la coagulation. L’effet anticoagulant des AVK est donc différé. En raison de ce temps de latence, l'héparine doit être maintenue à dose inchangée pendant toute la durée nécessaire, c'est-à-dire jusqu’à ce que l’INR (International Normalised Ratio) soit dans la zone thérapeutique recherchée pendant 2 jours consécutifs.
L’INR est le test biologique qui permet la surveillance et l’adaptation des AVK (en dehors de tout traitement par AVK, l'INR d'un sujet normal est de 1). Du fait d'une importante variabilité interindividuelle, la dose d'AVK est strictement individuelle.
Le premier INR de contrôle doit s'effectuer dans les 72 ± 12 heures après la première prise d'AVK, pour dépister une hypersensibilité individuelle.Le deuxième contrôle s'effectue en fonction des résultats du premier INR, pour apprécier l'efficacité anticoagulante (selon les cas, entre 3 et 6 jours après la première prise).L'équilibre du traitement n'est parfois obtenu qu'après plusieurs semaines.
Après un changement de posologie, le premier contrôle doit être fait 2 à 4 jours après une modification de dose ; les contrôles doivent être répétés jusqu'à stabilisation tous les 4 à 8 jours.
Au cours du syndrome des antiphospholipides, l’INR cible est :
D’autres anticoagulants sont maintenant disponibles (anticoagulants oraux directs, avec activité anti-Xa), ne nécessitant pas de surveillance de l’INR. Cependant, l’utilisation des anticoagulants directs est contre-indiquée en cas de syndrome des antiphospholipides.
Les traitements antiagrégants, dont le principal est l’aspirine à faible dose, empêchent la formation du « caillot plaquettaire ». Ces traitements agissent immédiatement et, pour l’aspirine, jusqu’à 10 jours après son arrêt. Le traitement antiagrégant ne nécessite pas de surveillance biologique. La dose initiale est le plus souvent la dose d'équilibre (souvent inférieure à 100 mg pour l'aspirine).
Si l’on se coupe, les plaquettes s’agrègent (comme des briques) et colmatent la brèche vasculaire. Si l’on prend de l’aspirine, on saigne donc plus longtemps en cas de coupure.
Les médicaments susceptibles d'interagir avec les antivitamines K sont listés en annexe 5.