Lupus (edition 2024) en 100 questions

Les 100 questions

3. 3. Mieux comprendre comment prendre en charge un Lupus - Quels sont les traitements de fond du Lupus ? 

56. Quel est l'intérêt d'une biothérapie dans le lupus ?

Dernière mise à jour : 11-11-2024

Le terme biothérapie est remplacé par biomédicament. Il s'agit d'un médicament produit par des cellules vivantes (d'où le préfixe bio-) qui sont programmées pour synthétiser une molécule complexe (par exemple, un anticorps monoclonal) ayant des propriétés thérapeutiques.
Ces biomédicaments immunomodulateurs sont très utilisés dans les rhumatismes inflammatoires (polyarthrite rhumatoïde), les maladies inflammatoires de l’intestin (Crohn), le psoriasis et la sclérose en plaques.

Un biomédicament est un immunomodulateur qui agit sur une cible biologique très précise. Cette cible est spécifiquement choisie car elle intervient dans les mécanismes de la maladie auto-immune. Le rôle des lymphocytes B (producteurs d’anticorps) est largement reconnu dans le lupus systémique, ce qui en fait des cibles privilégiées.

  • Le belimumab (voir annexe 4) cible un facteur de croissance des lymphocytes B, dont les taux sont augmentés dans le lupus. Ainsi, les lymphocytes B (notamment ceux qui produisent les autoanticorps responsables de la maladie) ont une activation moindre, ce qui mène à l’amélioration des symptômes du lupus.
    Ce traitement est utilisable chez l’adulte et chez l’enfant dès 5 ans en France. Le belimumab peut être administré en perfusion IV (intraveineuse) mensuelle ou en injection sous-cutanée hebdomadaire. C’est le premier biomédicament à avoir une autorisation de mise sur le marché dans le lupus systémique.
    Son efficacité est reconnue, notamment sur les formes cutanées et articulaires de la maladie et en cas d’atteinte rénale proliférative (en complément des autres immunosuppresseurs), mais son efficacité n’a pas été évaluée en cas d’atteinte cérébrale. Il n’est donc pas recommandé dans ce type d’indication pour le moment. Son efficacité dans les formes hématologiques est très limitée.

  • D’autres molécules anti-lymphocytaires B comme le rituximab (voir annexe 4) sont utilisées dans certaines formes réfractaires de lupus.

  • L’anifrolumab (voir annexe 4) est un anticorps monoclonal bloquant l’activité des récepteurs des interférons de type I, une voie de signalisation hyperactive dans la majorité des lupus (mais pas tous). Il est indiqué en traitement de fond additionnel chez les patients adultes atteints d’un lupus systémique insuffisamment contrôlé (ou intolérant) malgré un traitement optimal avec les traitements actuellement disponibles.

Aujourd’hui, plus d’une cinquantaine de biomédicaments variés sont en cours d’étude dans le lupus, ce qui va certainement changer profondément les stratégies thérapeutiques.

A RETENIR

• Une biothérapie est un biomédicament qui a une action « ciblée », dirigée contre un « acteur » biologique de la réponse immunitaire. 
• Cette cible peut être une cellule (comme le lymphocyte B) ou une molécule de l’inflammation (comme l’interféron). De très nombreuses biothérapies sont en cours d’évaluation dans le lupus ce qui donne un espoir thérapeutique dans cette maladie.

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