Dernière mise à jour : 11-11-2024
Oui. Une bonne hygiène alimentaire (alimentation équilibrée) est nécessaire dans toutes les maladies inflammatoires, et même chez tout sujet. L’objectif principal aujourd’hui est d’éviter une alimentation à base d’aliments « hypertransformés » qui favorisent l’inflammation chronique.
L’intérêt d’un régime spécifique pour le lupus est très souvent évoqué, car les patients y sont sensibles et souhaitent s’impliquer activement dans la prise en charge de leur maladie.
Ce régime peut avoir trois objectifs différents :
Contrôler une éventuelle surcharge pondéraleLe régime peut permettre de contrôler une éventuelle surcharge pondérale, afin d’éviter le risque de dépôt d’athérome dans les artères, ce qui est un problème important dans le lupus (même en l’absence d’obésité).L’athérosclérose (dépôt de graisse ou « athérome » dans les artères) est une maladie de la paroi des vaisseaux, en partie provoquée par des anomalies des graisses (hypercholestérolémie, hypertriglycéridémie), mais aussi par l’existence d’une maladie inflammatoire chronique, comme le lupus. Le régime doit donc permettre de normaliser le cholestérol grâce à une alimentation équilibrée, en évitant les « mauvaises graisses » animales (beurre, crème, charcuteries), au profit des « bonnes graisses » végétales (huile d’olive, etc.).Les régimes méditerranéens ont un intérêt, à condition d’être suivis avec une certaine assiduité. En cas de nécessité, un suivi diététique et médical est indispensable.
Limiter les risques de la cortisoneLe régime peut avoir pour objectif de limiter les risques associés à l’utilisation de la cortisone, notamment par une alimentation peu salée et pauvre en sucres rapides.
Contrôler le lupus en influençant la réaction immunitaireLe régime peut également avoir pour objectif d’essayer de contrôler le lupus « en manipulant » la réaction immunitaire.Pour cela, différentes approches ont été proposées, mais aucune d’entre elles n’a été validée dans le lupus. Des régimes préconisent l’exclusion d’un ou plusieurs aliments. Certains aliments (laitages, graisses animales, aliments cuits, gluten, produits céréaliers...) pourraient interférer avec le système immunitaire, en modifiant la flore intestinale. Ces régimes d’exclusion sont souvent proposés dans les maladies inflammatoires, comme la polyarthrite rhumatoïde et le lupus.Même si ces régimes donnent parfois l’impression d’améliorer la situation, il n’y a pas de preuves scientifiques qui le démontrent. En revanche, une exclusion prolongée de ces aliments peut entraîner de nombreuses carences alimentaires, avec des conséquences sur l’état général et éventuellement l’os (risque d’ostéoporose).
Dans de rares cas, certains patients signalent des manifestations « désagréables » ou douloureuses après la consommation de certains aliments. Celles-ci pourraient traduire l’existence d’une réaction « allergique » alimentaire à certains produits (laitiers ou céréaliers essentiellement). Une intolérance au gluten ou à des aliments appelés FODMAP (Fermentable Oligosaccharides, Disaccharides, Monosaccharides And Polyols) – qui sont des catégories de glucides présents dans les fruits, les légumes, les céréales et le lait – est souvent évoquée. Cependant, cette réaction est souvent difficile à démontrer. Cette situation peut être discutée avec votre médecin, qui pourrait vous demander d’exclure l’aliment suspect de votre alimentation pendant 6 semaines (test d’arrêt), puis de le réintroduire.
Le jeûne, éventuellement suivi d’un régime lacto-végétarien, pourrait permettre de réduire l’inflammation. Cependant, dans le lupus, cette approche n’a aucun fondement scientifique. De plus, il est dangereux de jeûner pendant une période prolongée, en raison du risque de carences et de perte musculaire et osseuse.
Des expériences scientifiques ont aussi été réalisées pour essayer de modifier le comportement du système immunitaire par la modification du métabolisme des cellules immunes. L’objectif est d’induire une tolérance immunitaire par voie orale. Pour l’instant, il n’y a aucune application concrète dans le lupus.
• Une bonne hygiène alimentaire et surtout la limitation des aliments « hypertransformés » est un élément important dans la prise en charge du lupus. • Les principaux objectifs sont d’éviter l’obésité, les complications cardiovasculaires, mais aussi essayer de contrôler l’activité du lupus.• Aucune stratégie alimentaire n’a fait la preuve de son efficacité sur l’activité du lupus. Toutefois, un régime équilibré avec un apport en « bonnes » graisses (régime méditerranéen) est une option intéressante.• Suivre un régime est un engagement pour améliorer sa santé mais celui-ci doit se faire de manière appropriée, en évitant des exclusions trop larges basées sur des « croyances » non démontrées qui peuvent être responsables de carences et de perte musculaire. • Un avis médical et diététique pourra vous aider à adapter ce régime. Beaucoup de recherches scientifiques sont en cours pour améliorer les connaissances à ce sujet.