Dernière mise à jour : 26-11-2020
Tout acte opératoire comporte des risques majorés par la présence de maladies associées.
Les principales complications liées à la chirurgie prothétique, sont les suivantes (cette liste n’est pas exhaustive) :
- l’épanchement de sang dans l’articulation (hémarthrose) ou la collection de sang dans les tissus situés autour de l’articulation (hématome). Cet épanchement peut être minime et bien soulagé par le “glaçage” du membre opéré. Il peut être excessif et nécessiter une ponction, voire une intervention pour l’évacuer. Ce risque est prévenu par une coagulation vasculaire soigneuse pendant l’intervention, dans certains cas, par la mise en place de drains (drains de Redon) lors de la fermeture de la plaie opératoire (pour aspirer et évacuer le sang) et par l’utilisation d’un bandage compressif. Cette complication est rare à la hanche, un peu moins exceptionnelle au genou. À l’inverse, l’ecchymose (coloration bleue de la peau) est habituelle. Une hémorragie pendant l’opération qui nécessiterait un grand nombre de transfusions et une intervention vasculaire est exceptionnelle ;
- le risque infectieux est une complication grave qui impose le plus souvent une réintervention (pour nettoyer l’articulation opérée et parfois changer la prothèse) et la prise prolongée d’antibiotiques. L’infection peut survenir précocement après l’intervention et, dans ce cas, elle est due à une contamination du site opératoire, habituellement par la peau.
Ce risque infectieux est rare à peu fréquent pour les patients opérés pour une prothèse de hanche ou d’épaule (risque actuel < 1% voire 0,5%). Le risque infectieux est peu fréquent à fréquent pour les prothèses de genou ou de coude (risque actuel » 2%), car ces articulations sont plus superficielles et donc plus exposées aux infections (questions 24, 25, 26 et 27) ;
- la luxation (déboîtement) de la prothèse est une complication qui peut survenir lors de gestes inadaptés (surtout les trois premiers mois après l’intervention), quand les muscles autour de la prothèse sont trop faibles. Cette complication concerne surtout les prothèses de hanche, de coude et d’épaule, elle est exceptionnelle pour les autres (question 28). Pour prévenir cette complication, il importe d’éviter certains gestes surtout pendant le premier mois après l’opération. C’est la raison pour laquelle les kinésithérapeutes vous enseignent les précautions nécessaires ; cette information-éducation pré et post-opératoire est fondamentale ;
- les complications veineuses, en cas de prothèses des membres inférieurs : hanche, genou, cheville. La phlébite (inflammation d’une veine) qui peut se compliquer d’une thrombose veineuse (caillot dans la veine) est favorisée par l’immobilisation. Un fragment du caillot peut parfois se détacher et migrer vers les poumons : c’est l’embolie pulmonaire. Les risques de thrombose sont devenus rares grâce aux exercices pour stimuler le retour veineux dans les jambes, au lever précoce, au traitement anticoagulant (qui fluidifie le sang) dès la veille de l’intervention. Certains chirurgiens prescrivent des bas de contention, notamment si vous avez une insuffisance veineuse. (question 35) ;
- les ennuis cicatriciels : désunion, nécrose cutanée (mort de la peau) sont rares. Ils peuvent nécessiter une nouvelle intervention pour reprendre la cicatrice et réaliser une nouvelle suture, voire, dans certains cas, une greffe de peau (plastie cutanée). Cette complication est plus ou moins grave en fonction de son étendue et de sa localisation ; sur les articulations superficielles (genou, doigts), elle doit être traitée rapidement pour éviter l’infection ;
- la fracture osseuse lors de la mise en place de la prothèse : il s’agit là aussi d’une complication très rare qui est due à une fragilité osseuse. Cette complication peut rendre un peu plus difficile la mise en place de la prothèse ;
- la paralysie nerveuse. Il s’agit d’une complication très rare, qui touche les nerfs situés près de la prothèse qui peuvent souffrir lors des manipulations pour la mise en place de la prothèse. Habituellement, la paralysie régresse, mais la récupération peut demander plusieurs mois ;
- les embolies graisseuses sont exceptionnelles. Lors de la mise en place sous pression de la prothèse dans l’os, des micro-emboles (petits fragments) de graisse (provenant de la moelle osseuse), d’air, ou des petits caillots de sang peuvent se détacher et migrer. Ces emboles peuvent parfois se bloquer dans la circulation et entraîner une complication respiratoire, cardiaque (le risque est d’autant plus important qu’il existe une insuffisance cardiaque ou respiratoire avant l’intervention) ou neurologique ;
- une poussée douloureuse ou une inflammatoire articulaire : certains rhumatismes peuvent être “réveillés” par l’intervention, à cause de la position pendant l’opération, ou de l’acte lui-même (par exemple : mal de dos, crise de goutte ou de chondrocalcinose, poussée de polyarthrite rhumatoïde, etc.).
Cette liste de complications ne doit pas vous impressionner, vous décourager.
Le risque infectieux est à pondérer avec le terrain du patient (maladies, traitements, antécédents…) - c’est le rôle du médecin qui pose l’indication opératoire, éclairé par le médecin anesthésiste.
Les prothèses représentent un très grand progrès de la médecine pour le traitement des rhumatismes.
Toutes ces complications sont mieux maîtrisées grâce à la préparation pré-opératoire (questions 39 et 40).