LES RHUMATISMES en 100 questions
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Gougerot Sjögren en 100 questions
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Les 100 questions
4.
1. Mieux comprendre comment vivre avec un SGS - Quels sont les enjeux au niveau psychologique ?
86. Est-ce que je pourrais avoir des enfants ?
Dernière mise à jour : 27-09-2012
OUI, le syndrome de Gougerot Sjögren n’empêche pas d’avoir des enfants, car la fécondité est considérée comme normale, mais il y a différentes circonstances qui méritent quelques explications.
• Si le syndrome de Gougerot Sjögren se caractérise par la présence d’anticorps anti-Ro/SS-A et anti-La/SS-B, il existe un risque de « lupus néonatal » directement lié, même chez une femme avec un syndrome de Gougerot Sjögren (sans signe de lupus). C’est le passage de ces anticorps du sang maternel par le placenta vers le fœtus qui peut entraîner un certain nombre de lésions dont la plus importante est une inflammation du cœur fœtal. Cette inflammation peut entraîner des lésions cardiaques irréversibles qui laissent une cicatrice qui se manifestera par des troubles électriques du cœur de l’enfant qui ne battra pas normalement. Cela peut justifier un traitement particulier dès la naissance avec la mise en place d’un pacemaker. Parfois ce lupus néonatal peut entraîner une perte du fœtus (fausse-couche). Dans d’autres situations, lors de la naissance, on observe des signes cutanés (lésions de type lupus) et des anomalies sanguines (baisse des plaquettes, inflammation du foie) qui disparaîtront lorsque les anticorps de la mère disparaîtront du sang du bébé (c’est-à-dire dans les 6 mois qui suivent la naissance). Ce « lupus néonatal » reste rare puisque des lésions cutanées réversibles du bébé à la naissance ne surviennent que chez 1 à 2% des femmes avec des anticorps anti-Ro/SS-A quelle que soit la maladie de la maman (qu’elle ait un lupus ou un syndrome de Gougerot Sjögren) et des lésions cardiaques du fœtus chez seulement 1% de ces femmes. Cependant si un lupus néo-natal est survenu après une première grossesse, le risque est plus élevé après une nouvelle grossesse.
• En cas de traitement immunosuppresseur (Methotrexate®, Endoxan®) il n’est pas recommandé d’être enceinte. Cette grossesse sera possible après l’arrêt des immunosuppresseurs. En revanche, la prise de faible dose de cortisone ou de Plaquenil® ne contre-indique pas la grossesse.
• Dans certains cas rares, il peut exister un syndrome anti-phospholipides associés qui peut entraîner pendant la grossesse la formation de caillots dans les vaisseaux du placenta. Cela va empêcher les échanges entre la mère et l’enfant et provoquer des fausses-couches. Si ce type de complications est assez fréquent au cours du lupus, elle est exceptionnelle dans un syndrome de Gougerot Sjögren. Grâce aux progrès médicaux, la prise en charge des grossesses des patientes atteintes de Gougerot Sjögren a considérablement progressé. Ces grossesses se passent le plus souvent très bien, à condition de :
• Programmer la grossesse, c’est-à- dire prévoir la conception dans une période de faible activité de la maladie
• Utiliser les médicaments nécessaires et contre-indiquer les médicaments inutiles
• Surveiller la maladie 1 à 2 fois pendant la grossesse
• Surveiller par échographie cardiaque le cœur du fœtus toutes les 2 semaines entre lea 16ème et la 26ème semaine en cas de positivité des anticorps anti-Ro/SS-A. En cas de difficultés de conception, une assistance médicale à la procréation (PMA) est possible.
À retenir
Une grossesse est tout à fait possible au cours d’un syndrome de Gougerot Sjögren. Cette grossesse doit être planifiée et prise en charge avec une surveillance multidisciplinaire. La surveillance est particulièrement importante dans les grossesses à risque de « lupus néonatal » chez les femmes avec des anticorps anti-Ro/SS-A. Il faut également être très attentif à la prise de médicaments dont certains peuvent être autorisés et d’autres contre-indiqués pendant la grossesse.