Dernière mise à jour : 09-11-2022
Force est de reconnaître que cette dénomination n’est pas des plus optimales. L’idée originale était de différencier les malades pour qui, à la radiographie du bassin, on notait des anomalies faisant suggérer ce que l’on appelle des dégâts structuraux irréversibles (érosion, sclérose, pincement articulaire, fusion des articulations) des malades souffrant de la maladie mais n’ayant aucune de ces lésions à la radiographie.
Lors de la réunion de la société scientifique ASAS (acronyme anglais pour Assessment of SpondyloArthritis international Society), abordant cette question, une longue discussion a eu lieu pour savoir si l’on devait utiliser les adjectifs de maladie « destructrice » ou « érosive »... Aucun consensus pour ces termes n’a été obtenu ce qui fait que l’on s’est « rabattu » sur celui de « radiographique », en reconnaissant que pour un malade il est difficile de comprendre qu’il souffre d’une maladie « radiographique ». Cette distinction est en fait importante pour le développement des nouveaux traitements car les autorités sanitaires que ce soit à l’échelon international (Food and Drug Administration ou FDA aux Etats-Unis) ou à l’échelon Européen (European Medicine Agency ou EMA) ou à l’échelon national (Haute Autorité de Santé ou HAS en France) distinguent ces 2 entités pour les indications des traitements.
En pratique, il est maintenant bien établi que si l’atteinte radiographique des sacro-iliaques aide à la démarche diagnostique, l’impact de la maladie (niveau de douleur, de handicap) est le même quelle que soit cette atteinte radiographique.
La forme dite « radiographique » signifie que l’on observe à la radiographie du bassin des anomalies traduisant des dégâts dits structuraux comme des érosions ou une fusion des articulations. Si ce distinguo est important pour le développement des nouveaux traitements (nécessité de démontrer leur efficacité dans chacune de ces 2 catégories), on sait qu’en pratique le niveau de douleur ou d’impotence fonctionnelle n’est pas corrélé à cette atteinte radiographique.