Dernière mise à jour : 14-01-2023
Les corticoïdes par voie générale peuvent être administrés en perfusions intraveineuses à fortes doses pour passer un cap ou encadrer un geste chirurgical, ou par la bouche lorsque les corticoïdes en collyres et les autres traitements anti-inflammatoires/modulateurs de l’immunité ne sont pas ou pas encore efficaces pour contrôler l’uvéite. Les corticoïdes par voie générale peuvent aussi être prescrits en raison d’autres atteintes de la maladie, par exemple chez un patient avec une maladie granulomateuse touchant l’œil et d’autres organes.
Il n’y a pas de définition consensuelle de ce qu’est une forte dose de corticoîdes chez l’enfant ; nous considèrerons ici que parlant des uvéites chroniques pédiatriques, une dose dépassant strictement 0.2mg/kg/j au long cours, doit être considérée comme forte et doit obéir aux règles hygiéno-diététiques (cf. question 48).
Sous forte dose de corticoïde, l’aspect cushingoïde (joues de « hamster ») ne peut pas être évité mais il disparait spontanément après l’arrêt du traitement. Il constitue une marque objective de la compliance au traitement.
Les 2 effets indésirables les plus fréquents chez l’enfant sont :
Les autres effets indésirables des corticoïdes par voie générale chez l'enfant sont à court terme des troubles du sommeil accompagnés d’irritabilité ; ils disparaissent vite alors même que le traitement est poursuivi. Rarement, on observe des troubles psychiatriques comme la dépression, nécessitant parfois un avis psychologique ou pédopsychiatrique.
À long terme, outre la cassure de la courbe de croissance en taille, il peut y avoir des problèmes infectieux sévères car les corticoïdes diminuent les défenses immunitaires (par exemple, varicelle chez un enfant traité par corticoïdes) ; en pratique, les infections graves restent rares dans les corticothérapies pour uvéites. Les risques de diabète, d’hypertension artérielle et d’ostéonécrose aseptique sont également très faibles dans cette situation. La déminéralisation osseuse responsable d’une fragilité osseuse sous corticoïdes semble épargner les enfants traités pour une uvéite. Par contre, la supplémentation en vitamine D et de bons apports en calcium doivent être assurés. La supplémentation en potassium ne s’avère pas nécessaire chez les enfants.
Sous forte dose de corticoïdes, l’enfant est soumis à deux risques principaux : la prise de poids et le ralentissement de la croissance en taille.