Lupus (edition 2024) en 100 questions

Oui, mais le lupus n’a pas une « cause » unique.
Il s’explique par plusieurs « causes », s'associant comme les pièces d’un puzzle.
Ces pièces, qui sont propres à chaque individu (facteurs immunogénétiques), s’associent à des pièces « défavorables » de notre environnement (facteurs d’environnement) pour déclencher la maladie.

Les origines génétiques du lupus

Le lupus systémique n’est pas une maladie héréditaire, cependant des facteurs génétiques ont un rôle important qui expliquent schématiquement 10 à 30% de la maladie.
Chacun de ces facteurs pris isolément ne suffit pas à provoquer un lupus, sauf dans des formes très rares comme les « interféronopathies » lupiques de l’enfant.
Ainsi, le lupus systémique se présente très rarement sous une forme familiale.
Ces particularités génétiques ne sont pas, sauf exception, une anomalie majeure d’un seul gène (comme dans une maladie génétique comme l’hémophilie), mais sont des « particularités génétiques ».
Ces « particularités » sont des petites différences (appelées polymorphismes) qui caractérisent certains gènes de l’immunité.
Quand elles s’additionnent (d’où le terme « maladie multigénique »), elles favorisent l’apparition de perturbations du système immunitaire qui le rendent alors plus « réactif ».

Les origines endogènes (internes) du lupus

On considère comme facteurs endogènes ce qu’on appelle maintenant l’exposome intérieur.
Cet exposome correspond à différents processus métaboliques qui dépendent de facteurs hormonaux mais aussi des flores microbiennes (appelées microbiotes) de l’intestin, de la peau et d’autres muqueuses.
Ces processus métaboliques, bien qu’ils soient dépendants de nombreux facteurs, sont aussi le résultat de caractéristiques génétiques personnelles ou familiales.
Dans le lupus, le rôle important des hormones féminines (œstrogènes) a été démontré, avec un risque de poussée lupique pendant la grossesse.
D’autres facteurs métaboliques, notamment liés aux flores microbiennes, existent certainement. Beaucoup d’études qui s’y intéressent apporteront des connaissances passionnantes.
Des études sont aussi en cours pour comprendre l'influence du stress chronique sur le métabolisme neuro-psycho-immunologique, ayant une importance certaine dans le déclenchement ou l’entretien d’une maladie auto-immune.

Les origines environnementales (externes) du lupus

On considère comme facteurs d’environnement tous phénomènes ou substances « externes ».
Cet exposome externe comporte les infections, les toxiques, les polluants, le tabac, l’alcool, les facteurs physiques (comme les U.V.) mais aussi certains médicaments.
Ces facteurs d’environnement sont nombreux, mais aucun ne peut à lui seul déclencher la maladie.
Il faut certainement plusieurs facteurs d’environnement (associés au dérèglement génétique du système immunitaire) pour provoquer la maladie.
Dans le lupus, les facteurs d’environnement les plus connus sont des virus, comme ceux de la mononucléose infectieuse (virus d’Epstein-Barr), et certains médicaments.
D’autres facteurs importants, comme les rayons ultraviolets (du soleil), interviennent aussi.
Le tabac augmente également le risque de développer un lupus.
L’excès d’alcool, qui a de nombreux effets néfastes, a peut-être des effets dans le lupus, mais cela n’est pas bien défini.
Il existe certainement des facteurs alimentaires, des polluants et des toxiques, mais ils sont encore mal connus.
Le lupus est une maladie que l’on décrit comme multifactorielle, car elle est liée à l’addition de multiples facteurs prédisposants immunogénétiques et d’environnement.
Cette origine multifactorielle explique qu’il existe des lupus de sévérité différente, dont certains peuvent débuter chez l’enfant, d’autres chez l’adulte « senior ».
Ainsi, chaque individu est différent, ce qui explique que certains lupus sont par exemple très sensibles au soleil (photosensibilité) et d’autres beaucoup moins.