Dernière mise à jour : 11-11-2024
Le lupus débute habituellement par un cortège de signes qui s’associent progressivement, en quelques jours ou quelques semaines :de la fatigue, parfois de la fièvre, des douleurs articulaires, des signes cutanés, des douleurs thoraciques, de l’essoufflement…Dans d’autres cas, la présentation initiale est dite monosymptomatique, c’est-à-dire qu’un signe clinique prédomine.
La maladie débute souvent par une atteinte de la peau, celle-ci touchant 50 à 75% des patients au cours de l’évolution.Ces lésions cutanées sont favorisées par l’exposition au soleil, mais parfois simplement aux ultraviolets.Il peut s’agir :
D'une réaction excessive de la peau, avec rougeur à type de « coup de soleil », après une exposition modérée au soleil : c’est ce que l’on appelle une photosensibilité.
De rougeurs en « ailes de papillon » au visage (ou érythème en « vespertilio », c’est-à-dire en aile de chauve-souris). Cette éruption cutanée se localise symétriquement sur les pommettes, les ailes du nez, autour des yeux et parfois sur le front. Ces rougeurs peuvent s’étendre au décolleté et toucher le dos des mains et des avant-bras.
D’un lupus « discoïde », c’est-à-dire donnant des rougeurs arrondies chroniques, de même topographie, accompagnées de squames (croûtes), qui laisseront hélas des cicatrices.
Dans d’autres cas, ce sont des douleurs articulaires ou « arthralgies » qui sont présentes au début de la maladie. Il s’agit de douleurs articulaires inflammatoires, qui vont gêner le sommeil, et se caractérisent par un enraidissement douloureux, surtout matinal, à la mise en route des articulations. Si l’on peut parler de polyarthrite (ou de rhumatisme inflammatoire), les gonflements articulaires sont plus rares qu’au cours de la polyarthrite rhumatoïde. L’atteinte articulaire concerne en priorité les mains et les poignets. Contrairement à la polyarthrite rhumatoïde, cette polyarthrite ne s’accompagne pas de destruction des articulations. Les articulations redeviennent indolores avec l’accalmie de la maladie (c'est-à-dire avec la mise en rémission) qui est favorisée par les traitements.
Parfois, la maladie peut être révélée par une inflammation qui touche les feuillets qui entourent le poumon (pleurésie) ou le cœur (péricardite).
Dans d’autres cas, la maladie peut débuter par une atteinte rénale s’exprimant par la présence de protéines (protéinurie) ou de globules rouges (hématurie) dans les urines. Cette atteinte rénale est souvent présente dès le diagnostic du lupus chez l'enfant.
D’autres signes de début sont possibles, mais sont plus rares : atteinte neurologique, psychique, digestive (pancréatite, hépatite...), cardiovasculaire (atteinte des valves du cœur, inflammation du muscle cardiaque, également appelée myocardite, thrombose artérielle ou veineuse, aussi appelée phlébite).
Devant ces premiers signes cliniques, c’est habituellement la prise de sang qui va mettre sur la piste du lupus systémique.Pratiquement tous les patients à ce stade ont des auto-anticorps, les anticorps antinucléaires, à des concentrations élevées.Plus spécifiques que les anticorps antinucléaires, les anticorps anti-ADN natif contribuent beaucoup au diagnostic (cf. question 17).