Dernière mise à jour : 11-11-2024
Un syndrome sec peut évoquer une maladie auto-immune des glandes sécrétrices de la bouche et des yeux (glandes exocrines), appelée syndrome de Gougerot-Sjögren. Celui-ci est assez fréquent chez les patients atteints de lupus. Plus d’un tiers des patients souffrant de lupus se plaignent de sécheresse de la bouche et/ou des yeux, mais également de la peau ou des muqueuses génitales. La sécheresse des bronches peut aussi être responsable d’une toux chronique.
Dans le syndrome de Gougerot-Sjögren, la sécheresse est liée à une inflammation d’origine immunitaire des glandes produisant la salive (glandes salivaires) et les larmes (glandes lacrymales). Une évaluation de la production de salive et de larmes, ainsi qu’une biopsie de la glande salivaire (un geste simple sous anesthésie locale), peuvent être réalisées pour établir le diagnostic. La biopsie révèle un infiltrat de cellules (lymphocytes) envahissant ces glandes. Cet infiltrat est classé selon son intensité (classification de Chisholm et Mason).
Ce syndrome sec auto-immun peut être associé au lupus, mais aussi à d’autres maladies auto-immunes, telles que la polyarthrite rhumatoïde. Il faut toutefois être vigilant, car la ménopause, le tabac, certains médicaments (antihistaminiques pour les allergies, antidépresseurs, certains antidouleurs...) et certains virus peuvent également provoquer une sécheresse sans qu’il y ait de syndrome de Gougerot-Sjögren auto-immun.
Comment prendre en charge ce syndrome sec ?
L’apparition du syndrome de Gougerot-Sjögren dans le cadre d’un lupus ne témoigne pas nécessairement d’une activité de la maladie. Il n’existe pas de traitement curatif pour ce syndrome. Cependant, un traitement des symptômes de la sécheresse est recommandé, reposant sur l’utilisation de larmes artificielles, de salive artificielle et de médicaments pouvant stimuler les sécrétions (chlorhydrate de pilocarpine).
En cas de sécheresse oculaire importante, il est conseillé de consulter un ophtalmologue pour vérifier l’absence de complications oculaires (kératoconjonctivite sèche). Des traitements plus spécifiques, tels que des collyres de ciclosporine (gouttes immunosuppressives) et des lentilles hydratantes, peuvent être envisagés. Parfois, il est proposé de poser de petits « bouchons » pour éviter que les larmes ne s’évacuent trop rapidement.
La pratique de soins dentaires réguliers est indispensable, car l’absence de salive réduit les défenses naturelles des dents, augmentant ainsi le risque de caries et d’infections dentaires.
• Un tiers des patients atteints de lupus souffrent d’un syndrome sec, appelé syndrome de Gougerot-Sjögren. Ce syndrome peut être lié à une réaction auto-immune touchant les glandes responsables de la production des larmes et de la salive. Les symptômes liés à la sécheresse nécessitent un traitement de « substitution » (larmes artificielles) et parfois des médicaments stimulant la sécrétion (pilocarpine).
• Il existe également des syndromes secs qui ne sont pas liés à des mécanismes auto-immuns. Ceux-ci résultent souvent de certains médicaments (psychotropes) ou de la carence œstrogénique de la ménopause, qui diminue la production des larmes et de la salive.