Dernière mise à jour : 11-11-2024
Les immunosuppresseurs ont des effets indésirables multiples, qui diffèrent selon l’immunosuppresseur. Il faut toujours se reporter à la fiche d’information disposée dans la boîte du médicament, et demander avis à son médecin traitant au moindre doute.
L’effet indésirable le plus à craindre lors de la prescription d’un immunosuppresseur est l’augmentation du risque infectieux. Ce risque est directement lié au mécanisme d’action des immunosuppresseurs, qui diminuent le nombre et l’activité des globules blancs. Ces globules blancs sont la principale cible thérapeutique des immunosuppresseurs dans le traitement du lupus, car ils sont trop activés au cours du processus auto-immun qui sous-tend cette maladie. Le problème est que les immunosuppresseurs diminuent le nombre des globules blancs, sans faire la différence entre les « bons » globules blancs, qui protègent contre les infections, et les « mauvais », responsables du lupus. Plus l’immunosuppresseur est puissant, plus ce risque est important.
Les immunosuppresseurs agissent en complément des corticoïdes et permettent d’en diminuer les doses. Les corticoïdes, en effet, sont eux-mêmes pourvoyeurs d’infections, et en diminuer les doses réduit donc ce risque.
Les immunosuppresseurs inhibent la prolifération des cellules qui se multiplient rapidement, comme les globules blancs ou rouges et les plaquettes. Ils peuvent, de ce fait, bloquer la croissance d’autres composants du sang et favoriser l’apparition d’une anémie (diminution des globules rouges), d’une thrombopénie (diminution des plaquettes) ou d’une leucopénie (diminution des globules blancs). Ce risque justifie la surveillance régulière de l’hémogramme (dosage du nombre des globules blancs, rouges et des plaquettes dans le sang).
Il est à prendre en considération pour le cyclophosphamide (voir annexe 4). Ce risque est d’autant plus important que la quantité totale de cyclophosphamide reçue est élevée et que la patiente est âgée lors du début du traitement. Une utilisation raisonnée en fonction de l’âge de la patiente et peut-être de certains médicaments permet de diminuer ce risque.
Le méthotrexate (voir annexe 4) peut entraîner une atteinte hépatique qui justifie une surveillance des enzymes du foie (transaminases) au début du traitement. Cet effet indésirable régresse le plus souvent avec la diminution, voire l’arrêt, du méthotrexate.
Ce risque existe pour la plupart des immunosuppresseurs, à l’exception de l’azathioprine (voir annexe 4). Ces traitements seront donc interrompus pendant la grossesse par votre médecin.
Le risque de cancers est faible à long terme, mais il doit être prévenu. Plusieurs mécanismes sont en cause :
Les immunosuppresseurs utilisés dans le lupus systémique n’exposent pas à un sur-risque de lymphome. Cela n’a jamais été démontré. Le lupus en lui-même, sans traitement, s’accompagne d’un léger surrisque de lymphome, comme beaucoup d’autres maladies auto-immunes. En fait, les immunosuppresseurs pourraient même diminuer le risque de lymphome en « calmant » les lymphocytes.