Lupus (edition 2024) en 100 questions

Les 100 questions

4. 2. Mieux vivre avec un Lupus - Peut-on voyager avec un lupus ?

76. Puis-je prendre un antipaludéen lors d'un voyage dans un pays à risque de paludisme si je suis sous hydroxychloroquine ?

Dernière mise à jour : 11-11-2024

Le paludisme est provoqué par un parasite : le plasmodium. Ce parasite est de plus en plus souvent résistant aux antipaludéens. Le risque de contracter la maladie et le niveau de résistance sont très différents en fonction des pays. L’OMS établit une classification internationale des pays en 3 zones (A, B ou C), en combinant le risque de paludisme et le niveau de résistance aux traitements antipaludéens (fascicule « International Travel Health » disponible sur internet). Des recommandations françaises concernant les risques et la prévention du paludisme sont également actualisées chaque année (« Recommandations sanitaires pour les voyageurs » / Bulletin épidémiologique hebdomadaire).

L’évaluation du risque de paludisme et la nécessité de prendre un traitement préventif (chimioprophylaxie antipaludéenne) varient en fonction :

  • Du pays visité, voire des zones visitées dans un même pays.
  • De la saison du voyage : risque plus élevé en saison des pluies.
  • Du type de voyage : en ville ou en zone rurale, fixe ou itinérant, du mode de logement, des conditions (tourisme ou humanitaire, « routard »…).
  • De la durée du voyage.
  • De la fragilité du voyageur vis-à-vis du paludisme.

Trois médicaments sont possibles, mais ne peuvent être prescrits que sur ordonnance :

  • L’association atovaquone + proguanil.
  • La doxycycline.
  • La méfloquine.

La chloroquine (voir annexe 4) n’est plus recommandée et n’est plus disponible que sous forme de préparation magistrale pour le lupus. L’hydroxychloroquine n’est pas suffisante pour vous protéger du paludisme.

L’avis d’un médecin est impératif afin de juger de la possibilité ou non de vous prescrire ces médicaments sans risque, en tenant compte d’éventuelles contre-indications personnelles et de la prise d’autres médicaments associés.

L’association atovaquone-proguanil et la doxycycline sont recommandées en première intention. Elles ont toutes deux une efficacité élevée et comparable. Elles peuvent être associées à l’hydroxychloroquine que vous prenez pour votre lupus. Le choix du traitement est individualisé en fonction d’éventuelles contre-indications (insuffisance rénale ?) et des autres traitements prescrits (anticoagulants ?). La méfloquine doit être évitée avec le traitement par hydroxychloroquine.

La prise de doxycycline présente un risque de photosensibilisation et de phototoxicité (toxicité du soleil sur la peau en cas de prise de ce médicament), d’où la nécessité de renforcer la protection contre les ultraviolets.

Attention : les traitements « naturels » par tisanes ou gélules de la plante artemisia ne vous protègeront pas efficacement contre le paludisme et peuvent être dangereux. Ils ne doivent pas être utilisés.

Dans tous les cas, sachez que la première mesure de prévention concernant le paludisme reste la protection contre les piqûres de moustiques, notamment par les répulsifs, le port de manches longues et d’un pantalon le soir, ainsi que l’usage d’une moustiquaire (imprégnée d’insecticide si possible). Ceci aura, par ailleurs, l’avantage de vous protéger également contre les autres infections transmises par les moustiques (comme la dengue, le chikungunya ou le Zika, par exemple).

Les bracelets anti-moustiques, les huiles essentielles et les ultra-sons ne sont pas suffisamment puissants pour vous protéger des moustiques tropicaux.

Pour en savoir +

A RETENIR

Si vous voyagez, n'oubliez pas de discuter avec votre médecin du risque d’exposition au paludisme de votre voyage et du traitement préventif le plus adapté pour vous.
L’hydroxychloroquine que vous prenez pour votre lupus peut être associé à la prophylaxie du paludisme, sauf si c’est la méfloquine qui vous est proposée (dans ce cas il est préférable de ne pas prendre l’hydroxychloroquine le temps du traitement par méfloquine).
N’oubliez pas dans tous les cas la prévention des piqures de moustiques.

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