Dernière mise à jour : 14-01-2023
La survenue d’une uvéite au décours d’une vaccination est extrêmement rare et le lien de causalité entre la vaccination et une uvéite n’a jamais été prouvé. Quelques cas ont été publiés aussi bien après vaccination par vaccins inactivés (diphtérie tétanos, polio, papillomavirus/Hépatite B/ grippe) que par vaccins vivants atténués (Rougeole Oreillons Rubéole/fièvre jaune/ BCG (vaccin sous-cutané ou traitement endovésical)). Les uvéites décrites prenaient toutes les formes possibles, de l’uvéite antérieure à la panuvéite. Il s’agissait toujours de cas isolés ou de petites séries de cas ; aucune description n’a été faite selon une méthodologie rigoureuse et pertinente. Ceci signifie que le lien de causalité entre vaccination et uvéite n’a jamais été établi. Comme le bénéfice de la vaccination est très largement supérieur au risque ophtalmologique de l’uvéite, le bon déroulement du calendrier vaccinal avec ses rappels vaccinaux doit impérativement être assuré.
En revanche, il convient d’être vigilant avec les vaccins vivants atténués chez les patients soumis à une immuno-suppression chronique : ces vaccins sont en principe contre-indiqués sous immuno- modulateurs car ils exposent le patient à une maladie vaccinale c’est-à-dire une maladie infectieuse avec la souche microbienne « vivante et atténuée », utilisée dans le vaccin (cf. question 74). Ainsi, il est décrit des uvéites zostériennes avec le vaccin contre la varicelle ou le zona. Dans les situations où un vaccin vivant devrait être administré alors que le patient est sous immunomodulateurs (ex : épidémie de rougeole et patient non vacciné), une discussion au cas par cas avec le spécialiste est nécessaire et tiendra compte du type d'immunosuppresseur, de la durée et des dosages du traitement. La question du rôle des vaccins dans le déclenchement des uvéites concerne plus généralement l'ensemble des maladies auto-immunes. La réponse est unanime quelle que soit la maladie auto-immune sous-jacente (voir autres numéros des 100 questions) : mieux vaut vacciner, que prendre le risque d’une infection microbienne mortelle.
Concernant les médicaments jugés potentiellement responsables de poussées d’uvéite, on nommera certains inhibiteurs de check point de l’immunité utilisés en cancérologie/rhumatologie, certains bisphosphonates de dernière génération (médicaments contre l’ostéoporose), le cidofovir (un anti-viral utilisé contre l’adénovirus en pédiatrie, anciennement contre le CMV), la rifabutine (un antibiotique utilisé dans le traitement de certaines bactéries), et la brimonidine en collyre (qui est un anti-glaucomateux). La BCG-thérapie utilisée dans le traitement des cancers de vessie est également incriminée dans la survenue de certaines uvéites.
Il n’y a pas de lien de causalité entre les vaccins inactivés et les uvéites ; en revanche il faut se méfier des vaccins vivants atténués qui sont généralement contre-indiqués sous immunomodulateurs ; certains médicaments peuvent déclencher des uvéites.